Christian

Christian, 55 ans.

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Après plus de 40 ans de vélo-droit, en vélotaf, en randonnées, et plusieurs dizaines de milliers de km, je suis passé au vélo couché grâce à un de mes frères qui m'a dit d'aller voir sur internet de drôles d'engins appelés"vélomobiles". C'était en janvier 2009.

 Qu'elle ne fut pas ma surprise de trouver ce dont je rêvais sans le savoir. C'était la voiture à pédales refoulée dans mon enfance pour cause de
"trop cher !".
Ces engins ne quittaient dorénavant plus ma tête, mais c'était vrai aussi que le prix aux environs de 6000€ avait de quoi faire hésiter.

 Je décidais donc de tester cette nouvelle position de pédalage avant de faire le pas vers le vélomobile. J'ai trouvé mon bonheur chez Cycles Zen sous la forme d'un trike Challenge (tricycle couché).
Là je commençais déjà à m'éclater ! Quel confort, quelle vitesse par rapport au Vélos droits.
Plus de "malocucu", plus de mal aux poignets, plus de tension dans la nuque, juste la sensation d'avoir travaillé des guiboles et pour le reste du corps un sentiment de relâchement. Ça c'était nouveau et propre à me convaincre que j'avais fait un bon, que dis-je, un excellent choix.
Pour parfaire le tout, les automobilistes étaient plus respectueux des distances, envoyaient des messages de sympathie par gestes ou klaxon, les motards me saluaient comme l'un des leurs, les passants m'interrogeaient à l'occasion. Que de belles rencontres durant les pauses lors des randos. Jamais je n'ai eu un geste ou une parole agressive, toujours la sympathie !
Après deux ans de trike, conquis par les bienfaits de la position couchée et par la stabilité rassurante des trois roues, je me suis penché de plus près sur le VM.
Prise de décision rapide :
"Eh, frangin, ça t’intéresserait de venir voir les VM chez cyclesJV au Mans, histoire d'en voir plusieurs et d'essayer ?" - "Et comment donc !" (lui aussi est un trikeur).
C'est parti pour le Mans, accueil d'un passionné au service de la cause du vélomobile : Joël Vincent.
Nous essayons divers modèles.

 Mes critères de choix :
1- Se Sentir bien, à l'aise dans le VM à l'arrêt, en roulant. Une bonne stabilité en virage.
2- Un VM sûr, robuste, bien finalisé, qui fait confiance, d'entretien facile.
3- Un VM polyvalent, vélotaf, rando, voyage, avec de la place pour des bagages.
4- Un VM qui ne sacrifie pas la performance (malgré les trois points ci-dessus).
5- Un look qui me plaît (et qui plaît aux autres, ça c'est vérifié).

Aidé par Joël, je n'ai pas mis longtemps à me décider. C'est le Strada qui a retenu mon attention en répondant le plus à tous mes critères.
Plus court de 20 cm que son grand frère le Quest, bien plus stable en virage, des roues avant non carénées plus faciles d'accès, un rayon de braquage plus grand ... un look plus sympa, mais ça ça reste très personnel.
Nous repartons du Mans avec une commande (ce n'était pas prévu !) d'un Strada, jaune pour la haute visibilité.
Quelques options indispensables s'ajouteront au Strada de base, les clignotants, les tambours en 90mm, le rétroviseur droit, un fanion orange, des feux clignotants, pour la sécurité; une cassette 11-34 au lieu d'une 11-28, des pneus Durano plus fins que les Vredestein d'origine, pour la performance.

Depuis, l'expérience m'a fait modifier ou ajouter quelques petits trucs ... un pare-brise avec volet escamotable été-hiver protégeant le visage des diverses agressions, des ventilations insufflatives latérales piochées dans le matériel aéronautique, des ventilations extractives à l'arrière ( ça en fait des trous dans la carrosserie tout ça !), des trous dans le dossier du siège pour la ventilation dorsale, deux cornes inversées en bout de guidon et un câble soutenant celui-ci en position de route évitant ainsi les tensions dans les épaules sur longues distance.

 Question efficacité, beaucoup de côtes disparaissent, avalées sur l'élan de la descente amenant l'équipage à des vitesses indécentes pour la plupart des autres bicyclettes. Les quelques côtes restantes sont gravies avec de la patience et de l'huile de genou, mais ça reste un vrai plaisir que de se faire doubler par des vélos droits puis de les "exploser" dans la descente suivante. Après on ne les revoit plus !
Vitesse sur le plat maintenue en continu aux environs de 40km/h sans gros efforts. Certains plus confirmés sont au-dessus de 50km/h.
Vitesse en descente couramment au-dessus de 70km/h. Certains plus confirmés (les mêmes !) flirtent avec les 110km/h.

 Avantage : on fait de la plus grande distance sans appréhension, l'avancement demandant un effort moindre grâce à l'aérodynamisme de la carrosserie. Il paraît que l'on récupère 70% de la puissance à 40km/h grâce seulement à une traînée et une pénétration dans l'air améliorées. Autant vous dire que cette puissance récupérée, moi je la remet dans les pédales pour que ça avance encore un peu plus vite !

Depuis l'achat 18 mois et 12000km se sont écoulés, 18 mois de grande satisfaction voir de bonheur. Rando par tous les temps, froid, vent, pluie, en toute saison, dans le confort et sans avoir mal nul part.

 Côté humain : plein de rencontres sympathiques, respect des usagers de la route, photos, films, sourires, ... enfin rien que du positif quoi !

A ceux qui demandent si c'est dangereux, qui disent qu'on risque de ne pas nous voir parce qu'on est bas sur la route, je dirais que :
- Non ce n'est pas dangereux pour peu que chacun respecte l'autre ET le code de la route, en bonne intelligence,
- que les automobilistes voient bien la route sur laquelle ils roulent et que par conséquent qu'il n'y a aucune raison qu'ils ne nous voient pas puisque nous sommes dessus et en plein milieu de leur champ visuel. Si tel n'est pas le cas ... c'est qu'il y a un gros problème chez le conducteur qui doit tout de suite s'arrêter de conduire et consulter un médecin addictologue ou un ophtalmo ou un psy selon l'étiologie du symptôme.
Personnellement, en 1 an 1/2 je n'ai jamais rencontré un seul problème de circulation. C'est plutôt l'inverse, les véhicules ralentissent, doublent à bonne distance parfois en restant à côté pour mieux voir, en photographiant, filmant, discutant avec moi pour satisfaire leur curiosité et c'est la sympathie qui se dégage des relations avec les autres usagers de la route.
Que de pouces levés, d'appels de phares, de coups de klaxon, de réflexions sympa  ... à 1€ à chaque fois, il y a fort longtemps que j'aurais payé le Strada !

 Pour conclure : je suis heureux car j'ai trouvé un bon remède contre le stress et un bon moyen d'entrer en relation (constructive et positive) faisant d'improbables rencontres.

PS : Mon beau-frère m'a dit un jour que le VM est une trappe à Nanas ... je confirme, par l'hystérie féminine collective qui  explose d'un coup quand je passe devant des lycées ou en ville  ... MAIS ... car il y a un MAIS ... gros inconvénient ... IL N'Y A QU'UNE PLACE !

Christian